Un SED, c’est surtout un paradoxe, celui de « l’immobilité en mouvement »…
Notre logo s’inspire de cette notion : l’immobilité comme le mouvement nous font souffrir.
Le plus souvent, nous nous mouvons « à notre vitesse propre » en essayant de doser savamment, plus ou moins consciemment, activité et repos. C’est cette notion particulière qui engendre souvent de l’incompréhension car vous nous voyez terrassés au fond du canapé avec bon nombre de coussins et de bouillottes comme debouts et actifs (voire souvent hyperactifs) en apparence « normale » (alors qu’intérieurement nous vous prions de croire que nous serrons fort les dents) à un autre moment…
Cet extrait de texte résume très bien ce que signifie et implique de vivre au quotidien avec un SED.
« […] Par certains jours noirs et sombres de l’hiver
ou certaines heures d’automne noyées de pluie
je travaille à l’intérieur et j’attends…
Nulle protection ni secours
incertitude maillée d’espérance
je ne commande pas à la nature
je collabore avec elle.
Comme un arbre
j’ai mes saisons
mes forces, mes failles.
Continuer…
comme un arbre
ce n’est peut-être pas
maudire les intempéries
mais les accueillir
dormir une courte nuit
pour recommencer le lendemain
apprendre à mourir
pour renaître
continuer…
comme un arbre
c’est peut-être me lever chaque jour
avant le jour
prête à affronter les coups du sort
prête à faire alliance avec ma vie.
Je connais misère et grandeur…
le passage de la nuit au jour
la fraîcheur des rivières à mes pieds
et le fruit du labeur de mes bras.
Que sais-je encore ?
J’ai appris à m’incliner
à me redresser
à écouter la beauté dans le murmure du vent…
Parfois ma parure
cache mon écorce fragile
parfois encore je me dépouille
pour mieux me révéler.
J’ai le juste orgueil
de donner l’ombre au passant
comme j’ai la fierté
de mes racines profondes.
Les marques de mon passé
trahissent mon âge, mes peurs et mes pensées
voyez mes nœuds d’anxiété
mes blessures, branches cassées
Pourtant je m’élève malgré tout
je parfume l’air à ma façon…
le temps me couronne de fleurs
Mes prières deviennent contemplation
j’apprécie l’horizon du lendemain… je chante l’oraison.
Si l’arbre est fort
il craint toujours le feu et le bûcheron
de même
je frémis devant le mal, la guerre
et plus que tout…
devant l’indifférence, l’insouciance. […] »
Extrait de Comme un arbre de Lysette Brochu.
Spéciale dédicace à Obeline AUFFRET et Domi MALANDRAIN.